Provisoire V
Regardez-le sombrer, paisible, silencieux,
Dans le Gouffre sans Fond de la Mer qui l'avale ;
Regardez-le céder à la Lune rivale
Le Trône constellé du Royaume des Cieux.
Les Coups de l'Air du Soir, cet Assassin vicieux
Que rend saoul et tremblant la Chaleur estivale,
Déforment sa Dépouille en un immense Ovale ;
Son Sang teinte les Flots, mais lui chute insoucieux.
Bien sûr, il renaîtra d'un autre Crépuscule,
Pour le Cycle éternel que le Savant calcule :
Il n'est pas de Mystère à son Détachement.
Mais Moi qui le contemple au Bout de ma Presqu'Île,
Ce Condamné si calme en son Effondrement,
Je voudrais comme lui mourir digne et tranquille.