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Les Amertumes

L'Évangile selon Judas

4 Janvier 2008 , Rédigé par Darius Hyperion Publié dans #Sonnets


Or Judas, seul parmi les Disciples du Maître,
Percevait sous la Chair le Mystère divin,
Quand les autres cherchaient dans le Pain, dans le Vin,
Cette Révélation qu'ils auraient à transmettre.

Le Collège sacré, Caïphe le Grand Prêtre,
Les Rois Mages d'Orient, le Prophète devin,
Tous aveugles et sourds, le Signe restait vain,
Pour éveiller un Peuple il fallait bien un Traître.

Lorsqu'il parut, suivi de Glaives au Fer nu,
Le plus grand Scélérat que le Monde ait connu,
Lui, le Juif qui jamais n'arrêtera sa Course,

Lui, le Maudit, savait, en pénétrant le Lieu,
Que pour Prix d'un Baiser, trente Deniers en Bourse,
Sacrifiant un Homme il faisait naître un Dieu.

 

 

 

Évangile selon Judas
Évangile apocryphe, vraisemblablement écrit par les Gnostiques, condamné par l'évêque de Lyon Irénée vers 180 ap. JC. Un exemplaire en Copte, daté de 220-340 ap. JC a été retrouvé dans les années 1960-1970 en Egypte. Ce codex unique, après bien des péripéties, a été restauré et publié en 2006. Il est actuellement conservé à la Fondation Martin Bodmer à Genève.

pour en savoir plus

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V
Très fort ! Car en plus il y a la Chute (que Molière railla tout autant, entre nous soit dit...).
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D
La chute (ou pointe) est une partie intégrante du sonnet, dont toute la construction tend vers ce dernier vers.Sans la chute, le sonnet n'est pas un sonnet.Ce que raille Molière, à ma connaissance, c'est l'utilisation outrée de la chute faite par les Précieux (et les fameuses Précieuses) de son temps.C'était alors le seul vers valable des sonnets de l'hôtel de Rambouillet (Voiture, Benserade et consorts) : un trait d'esprit, un belle pensée, le reste n'étant que remplissage, vide de sens et sans intérêt.Le sonnet de Trissotin, comme celui d'Oronte en sont de "beaux" exemples. J'espère que ce n'est pas le cas ici.Merci de votre commentaire
S
Très juste définition sur les ballades et chants royaux. je vois que tu es meilleur connaisseur que moi, toutefois, il y eu un troubabdour qui suivit Aliénor, durant quelques années dont les écrits sont très peu connu. J'ai cherché son histoire, mais pas grand chose si ce n'est que c'était le fils d'un boulanger recueilli par un troubadour des cours. Merci pour ton passage et ton honnêteté. Bises
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D
Je ne connais pas ce personnage. Si vous retrouvez son nom, cela m'intéresse.Merci de votre lecture.
R
Effectivement cette évangile mérite grand intérêt et soyez loué de l'avoir évoquée...Runner (communauté Trouvères et troubadours)
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D
Un autre éclairage de ce mythe. Vers une réhabilitation de Judas ?<br /> Merci de votre lecture
A
Où je prends conscience - nonobstant nos divergences prosodiques ( somme toute, négligeables ) - que " bouder contre son ventre " relève de l'hérésie...Votre style me plaît. Sans vaines fioritures, élégant, riche... et enrichissant.Je me replace en orbite...                                Alice.
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D
Bouder ? Nous étions fâchés ? C'est l'idéal classique, contrairement au baroque : éviter les maniérismes et les "fioritures".Je ne suis pas un poète lyrique, je le sais. Je préfère des sujets de réflexion, voire de philosophie. Un peu comme du Bellay ou Lamartine, à mon échelle bien sur.Merci de votre passage sur ma planète
P
Je viens de lire l'excellent livre de Jacques Duquesne "Judas" dans lequel justement il fait mention de cet évangile. La question sur la mission réelle de Judas dans cette histoire reste bien entendu ouverte. Aurait-il été le disciple recevant la connaissance suprême ? Celui sachant ce qui allait advenir ? Si ce devait être le cas, quel sacrifice ! La Bible m'a également inspiré pour l'écriture de certains de mes textes.
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D
J'ai vu une émission sur Arte sur ce thème. Malheureusement on y parlait plus des aventures du codex que de son contenu. La vague idée que j'en ai retenue me paraissait intéressante.Autre accroc à l'histoire : je me suis permis, au 11ème vers, de faire de Judas le Juif errant. En réalité le mythe du Juif errant parle d'Ahaswerus, qui aurait refusé au Christ de se reposer sur le pas de sa porte lors du calvaire. Confondre les deux personnages en un et donner cette punition à Judas me semblait être une bonne façon de montrer les racines profondes de l'antisémitisme : c'est l'accusation de "déicides" que l'on porte aux Juifs.Certains de mes derniers écrits se sont orientés vers ces thèmes (Shoah, Judas), à cause de mes lectures du moment et de quelques reportages télé. Je n'ai aucune affinité religieuse, mais les idées ou le symbolisme m'ont paru abordables en dehors de toute connotation spirituelle. Judas est en soit un thème philosophique : effectivement, s'il savait la réalité, quel sacrifice !J'ai lu le "Samson" sur votre site. Il me semble que la possibilité d'y laisser un commentaire était bloquée.Merci de votre passage