À Homs
Fermez-vous, fermez-vous, Fenêtres offensées (*)
Par la Rue où ruisselle un Sang de Rébellion,
Mais nourrissez l'Espoir de la Force du Lion ;
Qu'il tremble en son Palais aux Voûtes affaissées.
Demain vous renverra, toujours Vagues pressées,
Déferler à sa Porte et paraître Million,
Et refluer nouveaux Martyrs de son Talion,
Roulant de jeunes Chairs sous les Larmes versées.
Les Trônes bousculés dans de proches Ailleurs
Où vos Frères partout se sont dressés Veilleurs,
Armés de Cris blessés sur une Place verte,
Ont vu l'Ogre tomber et l'Avenir s'asseoir ;
Il a suffit parfois qu'une Fenêtre ouverte
Refuse de se clore au Soleil d'un grand Soir.
(*) Vers de Paul Valéry in Profusion du soir, poème abandonné
Je n'ai jamais produit auparavant qu'un seul poème de circonstance, il s'agit de Représailles, écrit en vers plus ou moins libre au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, et qui s'est révélé assez prophétique dans ses mises en garde.